POPCAAN

C’est l’artiste du moment. Depuis que son mentor Vybz Kartel est derrière les barreaux, Popcaan a pris la relève. Tout le monde se l’arrache, son nom est sur toutes les lèvres et les hits s’enchainent pour lui. Apparu sur le devant de la scène courant 2009, le jeune DJ a connu une ascension fulgurante aux côtés de Kartel et de son Portmore Empire. On était en droit de douter de sa capacité à continuer seul, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Popcaanmène sa barque de main de maître, en gardant la tête bien vissée sur les épaules.

Nous le retrouvons dans un quartier résidentiel chic sur les hauteurs de Kingston. Après avoir franchi le Cerbère à l'entrée de la résidence, on découvre une villa sans un seul meuble, dans laquelle s'est organisée une session d'enregistrements. Entretien.

Babidancehall/ Poppi, merci beaucoup pour le temps que tu nous accordes. C’est un plaisir de te rencontrer. Sur quoi étais-tu en train de travailler là ? Ça sonnait comme du hip-hop… Popcaan / C’est un des prochains projets de Major Lazer. Ce sera un hit international. Bruno Mars est supposé apparaître dessus, mais je ne peux pas trop en parler encore…

Qu’est-ce que ça fait d’être l’homme du moment ?
C’est très agréable, car j’ai travaillé dur et ça paye. Il y a pas mal de jeunes qui ont leur chance et qui ne s’en servent pas, ils ne se créent pas d’opportunité. Ce n’est qu’un one shot pour eux. Donc je travaille dur, et c’est une bonne chose, je continue à faire ma musique pour mes fans, en la gardant clean.

Comme tu le dis dans ta chanson : "all a dis come in like it’s a dream"…
C’est clair. Je vis dans un rêve en ce moment, tout simplement.

C’est Vybz Kartel qui a présenté Popcaan au monde, donc merci au "World Boss"

C’est la première fois que nous te rencontrons, peux-tu nous en dire plus sur tes débuts dans la musique ?
J’ai toujours été un DJ, toute ma vie. J’ai reçu mon talent comme cadeau de dieu. J’étais déjà DJ pendant mes années d’école, mais je ne prenais pas ça au sérieux. Jusqu’au moment où un de mes amis a commencé à percer. Alors j’ai commencé à envisager les choses plus sérieusement et je me suis rapproché de Vybz Kartel. Et c’est Vybz Kartel qui a présenté Popcaan au monde, donc merci au "World Boss". Libérez le "World Boss", maintenant.

Comment as-tu intégré le Portmore Empire ?
C’était à une fête qui s’appelait "My scheme". Vybz Kartel était l’invité spécial et devait s’y produire. Je lui ai juste demandé si je pouvais faire une chanson et il m’a dit que oui. Je me suis fait remarquer et il m’a dit de revenir le rencontrer en studio. A partir du moment où je l’ai rejoint en studio, c’était bon, il n’y avait plus de retour en arrière possible.

Quelle a été la première chanson que tu as enregistrée ?
C’était une chanson pour Not Nice, qui s’appelait Wine. C’était avant que je perce professionnellement. Mais c’est la première chanson qui a permis aux gens de reconnaître Popcaan, elle m’a donné un coup de pouce.

Nous t’avons déjà vu à Paris, sur scène, avec Vybz Kartel ; qu’as-tu appris de lui, sur scène comme en studio ?
J’ai énormément appris de Vybz Kartel, parce que c’est un mec qui prend vraiment la musique au sérieux, qui travaille très sérieusement, aussi bien pour se produire sur scène que pour enregistrer une chanson. J’ai presque tout appris de Vybz Kartel. J’ai commencé à l’écouter quand j’étais à l’école.

As-tu des nouvelles de lui ?
Sa famille lui rend visite. Moi je lui ai envoyé un message pour le soutenir. Je reste toujours en contact avec sa famille pour être tenu au courant. Car il ne faut pas mordre la main qui te nourrit, tu sais, jamais.

Justement, tu es l’un des seuls artistes du Portmore Empire qui n’est jamais parti, alors que beaucoup sont passés par là et sont repartis…
C’est comme ça que ça marche. Jamais vendu.

Aujourd’hui, est-ce que c’est toi qui manages le Portmore Empire à la place deVybz Kartel ?
Je ne manage pas le Portmore Empire. Je joue juste mon rôle en tant que préfet. Ce n’est pas comme si, une fois Vybz Kartel en prison, je m’étais dit que c’était moi le responsable de Gaza à présent. Je suis responsable dePopcaan. Vybz Kartel est le responsable du Portmore Empire, c’est toujours lui le leader. Moi, je suis toujours le préfet.

Et qui est ton manager aujourd’hui ?
En ce moment, c’est Creative Source.

Qu’en est-il d’un album ? Tu as déjà beaucoup de chansons sorties…
Je commence à travailler sur l’album cette année. Normalement entre la fin de cette année et le début de l’année prochaine, vous pouvez vous attendre à un album de Popcaan, frais comme de l’eau.

Et est-ce que tu as déjà quelques détails à ce sujet ? Avec quels producteurs vas-tu travailler ?
C’est en train de se faire, donc je ne peux pas vraiment dire pour l’instant. Le temps nous le dira…

Depuis ton hit Ravin', les gens te surnomment le "Ravin’ King". Est-ce que l’essentiel de ta musique repose sur faire la fête et passer du bon temps ?
Non, pas du tout. Rappelez-vous que j’ai chanté Gangsta city et des chansons comme ça, que j’ai chanté Clarks. Ce que je chante ne se limite pas à un seul sujet, donc on s’est aussi intéressé au côté festif. Et mes chansons ont été des hymnes dans les soirées et le sont toujours. Donc automatiquement, ça fait de moi le "Ravin’ King".

En ce moment, tu as trois gros hits qui tournent beaucoup sur les radios, sur les télés et dans les danses, , Only man she want et Party shot". laquelle préfères-tu ?
(Rires) Je dirais que c’est Clean quand même. J’adore Clean. Quand je vais au Surinam pour le week-end, je dois chanter Clean au moins six fois, c’est une des chansons préférées des gens.

C’est un sujet classique, la propreté, dans les textes dancehall.
Oui. Ca a plusieurs significations, tu sais. Il faut donc qu’on reste clean.

Est-ce qu’on va te revoir en Europe ? En solo cette fois ?
En juin. Je suis supposé être en Europe pendant tout le mois de juin. En France aussi. Je devrais passer dans pas mal d’endroits…